Vous pouvez découvrir ci-dessous une conférence de Julien Rochedy, donnée au Club du Mercredi de Nancy et consacrée au nihilisme. Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure prometteuse de la mouvance conservatrice révolutionnaire.
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Vous pouvez découvrir ci-dessous une conférence de Julien Rochedy, donnée au Club du Mercredi de Nancy et consacrée au nihilisme. Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure prometteuse de la mouvance conservatrice révolutionnaire.
Les éditions Allia publient cette semaine un essai de Friedrich-Georg Jünger intitulé La perfection de la technique. Frère d'Ernst Jünger. Auteur de très nombreux ouvrages, Friedrich-Georg Jünger a suivi une trajectoire politique et intellectuelle parallèle à celle de son frère Ernst et a tout au long de sa vie noué un dialogue fécond avec ce dernier. Parmi ses oeuvres ont été traduits en France un texte écrit avec son frère, datant de sa période conservatrice révolutionnaire, Le nationalisme en marche (L'Homme libre, 2015), et un recueil d'essais sur les mythes grecs, Les Titans et les dieux (Krisis, 2013).
“ « L’ère de la technique excelle certes à susciter des organisations mais est incapable de fonder des institutions. Elle s’entend toutefois à transformer les institutions existantes en organisations, à en faire des organisations, c’est-à-dire à les mettre en relation avec l’appareillage technique. Le progrès technique ne tolère plus que des organisations qui dans leur ensemble ont quelque chose de mobile, qui correspondent donc foncièrement à la grande mobilisation de ce temps. Or le concept d’institution implique qu’elle soit posée, ou du moins pensée comme immuable, comme un édifice immobile qui a quelque chose de statique et qui résiste aux outrages du temps. Les organisations livrent à la technique les moyens pour ses plans de travail ; c’est là une vocation que l’on discerne toujours plus nettement. »
La perfection de la technique, c’est la rationalité absolue des procédés qui ont mécanisé et automatisé le travail depuis le début de la Révolution industrielle. Une efficacité implacable, pourtant délétère dans le contexte de la société humaine tout entière. Reliées en réseau à l’échelle planétaire, les machines fixent le but à atteindre et dominent l’activité du travailleur, désormais détaché de tout ancrage local. En favorisant une pensée économique uniquement fondée sur une partie du processus, en envisageant les ressources naturelles sur lesquelles elle s’appuie comme une manne inépuisable, la technique pourrait bien précipiter elle-même sa propre fin.Dans cet essai visionnaire, inédit en français, Friedrich Georg Jünger dénonce les illusions que suscite la technique moderne, ses promesses d’un accroissement de la richesse et du temps libre. Après la destruction de la composition typographique du livre dans un bombardement allié en 1942, une première édition a pu voir le jour en 1944, rapidement réduite en cendres par une attaque aérienne. La Perfection de la technique paraît enfin, en deux livres séparés, en 1946 et 1949, avant de connaître de multiples éditions en un seul volume par la suite."
Les éditions du Lore viennent de publier un nouveau recueil de textes de Robert Steuckers intitulé La Révolution conservatrice allemande - Sa philosophie, sa géopolitique et autres fragments. Figure de la Nouvelle Droite européenne et ancien responsable des revues Orientations, Vouloir et Synergies européennes, spécialiste des penseurs non-conformistes européens, Robert Steuckers est l'auteur de plusieurs recueils d'articles comme La Révolution conservatrice allemande - Biographie de ses principaux acteurs et textes choisis (Lore, 2014), Généalogie du fascisme français (Lore, 2017), Pages celtiques (Lore, 2017) et, dernièrement, les trois tomes d'Europa (Bios, 2018) .
" Ce nouveau tome fait suite à l’ouvrage consacré à la Révolution Conservatrice allemande paru en 2014 et sous-titré Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis.
Fidèle à sa mission d’inlassable investigateur dans l’immense champ de réflexion que constitue l’étude de la Révolution Conservatrice, Robert Steuckers recentre ce deuxième recueil autour des concepts philosophiques et géopolitiques inhérents à cette aventure métapolitique transcourants.
Abordant notamment les figures de Martin Heidegger, Arnold Gehlen, Karl Haushofer ou encore Jean Mabire et Dominique Venner, ce deuxième volume s’apparente à un très bel outil de recherche pour un sujet semblant inépuisable. "
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue cueilli sur le site de Dextra et consacré à la vague populiste conservatrice qui monte en France...
Du dextrisme et de la révolution conservatrice
Philosophie magazine titrait sa dernière revue « De quoi la gauche est-elle malade ? ». On pourrait en dresser une longue liste, mais il faut voir plus clairement une névrose multiple. Elle est amnésique, schizophrène et paranoïaque : menteuse, elle voit des choses qui n’existent pas, se crée des peurs paniques, devient colérique et de mauvaise foi. Certains diront qu’elle n’est pas malade mais simplement bête. Nous aimons à penser que les symptômes et la bêtise peuvent largement se cumuler, comme on a pu malheureusement l’observer depuis trop longtemps. Mais qu’en est-il à droite ?
Gaël Brustier (ancien collaborateur d’Arnaud Montebourg) a été le premier à parler de « dextrisme » à propos d’une lame de fond de droite, qui a supplanté dorénavant la gauche culturelle, voire la gauche tout court. Non sans quelques erreurs, il a bien vu que la synergie des mouvements contre le Mariage pour tous a donné pour résultat un « Mai 68 conservateur ». Puis, Guillaume Bernard a pris le pas en parlant de mouvement « dextrogyre » pour évoquer la même direction que prenaient les tournures politiques. Enfin, Patrick Buisson, dans son ouvrage revendicatif et revenchard, a repris la notion de Gaël Brustier en parlant de « dextrisme ».
Ces observateurs de la vie politique ne se sont pas trompés. Depuis quelques années déjà, il y a bel et bien une rupture des digues liée à la désillusion d’une société prospère, mondialisée et ouverte sur l’Europe. Nous n’y voyons que précarité, chômage de masse, insécurité et immigration de masse. Vision peut-être pessimiste mais néanmoins réaliste des circonstances présentes.
Est-ce à dire que le Français est un populiste en puissance ? Pour des journalistes vivant au cœur de Paris, se déplaçant en vélib’ ou en métro, et ne connaissant rien du Français moyen hors une vision phantasmée du beauf de province, oui. Pourtant, par principe, le peuple est doué d’une logique implacable. Certes on peut l’influencer, et les hommes politiques et industriels dépensent des fortunes en publicité et marketing pour cela, mais il est loin d’être bête. On peut dire même qu’il est conservateur. Prenez pour exemple des Corses, dont les élections régionales ont tourné en faveur d’une gauche corse, elle reste nationaliste, réfractaire à l’immigration et à la diversité.
Le problème dans tout cela, c’est d’y voir le terme conservateur seulement en ce qu’il veut conserver des acquis. Le conservatisme se doit d’allier des principes fondateurs, des valeurs, telles que l’autonomie et l’enracinement, qui appellent en effet à des sacrifices ou des consentements pour la France. Acheter français, acheter des produits frais cultivés en France, éviter autant que faire ce peut le « made in China » ou le « Hollywood-Disneyland-Apple ». Plus encore, le conservatisme, même présent comme logique et comme sentiment de bon sens, de « common decency » telle que le formulait George Orwell (un anarchiste-conservateur), doit être aujourd’hui transcrit politiquement. Il est bienheureux que la logique populaire française se mette en marche pour des situations ubuesques où l’idéologie de l’homme politique prend le pas sur l’expérience et sur la cohérence !
Il faut désormais transformer le tir, et tout faire pour que ce conservatisme soit dorénavant un facteur de victoire politique. Et non, Fillon est tout sauf conservateur, hormis si on prend pour lui la définition péjorative de celui qui conserve ses acquis (ou ses émoluments, comme sa femme qui a 500 000 euros de biens mal acquis dans une sorte d’emploi fictif d’assistante parlementaire).
Qu’on puisse avoir des doutes ou des réclamations sur un parti comme le Front National est logique, mais la victoire politique doit s’abstenir d’une réaction similaire à celle qui pourrait avoir lieu à la buvette du coin. D’autant plus dans une situation de fait majoritaire où ce parti doit obtenir 50,1% des voix pour réussir. Et cela, aussi bien pour les présidentielles que pour les législatives.
Les dernières élections, départementales, municipales et régionales ont montré que le vent tournait en sa faveur. Il est temps que pour les deux prochaines élections, ce vent favorable continue de souffler. D’ailleurs, un élément en ce sens s’observe avec les primaires. C’est juridiquement un non-sens que d’avoir des primaires. Cette américanisation des élections est bien la preuve d’une altération de la vie politique française. Il y a des primaires aux Etats-Unis que parce que les Américains ne peuvent pas élire directement leur président et doivent passer par des grands électeurs. En France, depuis 1962, les électeurs choisissent directement leur président en deux tours. Les deux tours de la présidentielle, voilà nos primaires. Effectuer des primaires à la droite libérale et chez les socialistes-libéraux montrent un élément fondateur de l’avancée du conservatisme. C’est la désacralisation totale des hommes politiques dans ces partis qui se ressemblent et l’absence de chef naturel, sans compter la victoire de l’ego. Tout le monde veut devenir le calife à la place du calife. Sans pour autant réussir une quelconque unité, car ils ne sont pas légitimes ni compétents pour devenir des chefs. On peut être capitaine, mais il faut le mériter et le prouver, c’est encore plus difficile dans la reconnaissance de devenir un chef de bataillon.
Autre exemple de désacralisation, c’est l’atteinte physique des hommes politiques (mais justifiée). Il semblait improbable pour un de Gaulle, un Chirac ou un Mitterrand d’être pris à parti. A partir du moment où l’absence d’incarnation en tant que chef, où l’esprit vil et mercantile, méprisant à l’égard du peuple a pris le pas, alors toute forme de respect disparaît logiquement. Mais la justice des puissants prend le pas pour condamner les actes de revendication des faibles, à savoir nous.
A nous donc de ne plus être faibles. En premier lieu en évitant de garder un tropisme d’esprit conservateur en famille, mais bien de le revendiquer, comme par exemple aux élections présidentielles et législatives.
Cela s’accompagne d’un point plus important, accoler le terme révolution à celui de conservateur. Nous ne voulons pas garder des acquis, faire comme si de rien n’était. Bouger dans l’immobilisme, cela a été le quinquennat Hollande, ou les législatures avec Angela Merkel. Il est important de refonder le système. Pas de le réformer : quand les fondations d’une maison sont mauvaises, on ne change pas les portes et fenêtres, on détruit pour rebâtir. Cette opportunité de 2017 est un moyen supplémentaire d’avancer pour faire changer les choses. 2017 ne va pas tout changer, mais au moins, elle permettra de meilleures dispositions pour que notre Nation soit épargnée des dégâts idéologiques du libéralisme mondialisé et de ses conséquences (chômage, précarité, immigration).
Le choix vous appartient donc, mais sachez juste que les préceptes liés au Baby-boom et à Mai 68 sont obsolètes. Pour paraphraser les politiciens repus, il faut changer de paradigme. Macron, Fillon, Valls et consorts représentent les deux faces opposées d’une même pièce. Engagez-vous en politique, formez-vous, lisez, réinformez-vous, adhérez, créez des associations. Tous ces éléments si anodins sont aujourd’hui subversifs, parce qu’ils ne sont pas compris dans la liste de l’acceptable exigée par un système soft-totalitaire qui demande la résignation consolée par la consommation.
(Dextra, 3 février 2017)
Les éditions du Rocher viennent de publier un essai de François Bousquet intitulé La droite buissonnière. Journaliste, rédacteur en chef-adjoint d’Éléments, François Bousquet est déjà l'auteur de Jean-Edern Hallier ou le narcissique parfait (Albin Michel, 2005) et de Putain de Saint Foucault - Archéologie d'un fétiche (Pierre-Guillaume de Roux, 2015).
" Conseiller du prince ou âme damnée, pygmalion ou gourou, la frontière est mince, en politique, entre le vice et la vertu. Le pouvoir ne connaît que le clair-obscur. Patrick Buisson aussi. Entre légende dorée et légende noire. L'éminence grise cultive le secret, le faiseur de roi suscite des fantasmes, le champion du débat d'idées intrigue. C'est pour les uns « le mauvais génie » tombé en disgrâce ; pour les autres, l'architecte de l'élection de 2007 et celui qui a évité au président sortant un naufrage en 2012. Surnommé « l'alchimiste » par l'ancien chef de l'État, le conseiller a posé les jalons d'une révolution conservatrice, aujourd'hui « hors les murs ». Peut-être demain dans les murs. Identité nationale, rupture du front républicain, retour des frontières, levée des tabous : la droite décomplexée n'en finit pas de soigner sa ligne Buisson, avec ou sans Sarkozy. L'enjeu ? La bataille culturelle. Voici l'histoire d'un homme clivant, forcément clivant, qui a changé le visage de la droite. "
Au sommaire cette semaine :
- sur Theatrum Belli, un texte de Régis Boyer évoque la figure du guerrier nordique telle qu'elle apparait au travers de l'Edda...
- sur le site Cairn, un texte de Gilbert Merlio, publié en 2003 par la Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, consacré à la révolution conservatrice allemande...
Y a-t-il eu une « Révolution conservatrice » sous la République de Weimar ?